Bienvenue chez Ermi !

Une simple chaumière à la limite de la forêt. Petite mais accueillante, lumineuse et chaleureuse. C'est ma petite perle dans son écrin de verdure, mon antre, le refuge que j'ai toujours espéré.

Ami, sois le bienvenu dans ma tanière. Entre ici de ton plein gré, entre sans crainte et laisse-y un peu du bonheur que tu as apporté...

Nombre de messages : 4 Date d'inscription : 14/06/2007

C'était le début d'une belle journée qui annonçait l'été, le soleil baignait la nature de ses chauds rayons, et seuls quelques solitaires et blancs nuages venaient troubler le bleu du ciel.

Emergeant de la forêt, le voyageur s'arrêta et regarda le village qui s'étendait devant lui. Il n'était pas très grand et était vêtu d'une cape grise à capuche rejetée en arrière. Il avait des cheveux bouclés roux en bataille et ses yeux verts malicieux ressortaient sur son visage autrement calme.

Nous voici donc à Mende.

Il avait dit cela à haute voix, alors que visiblement il était seul.
Après quelques instants supplémentaires consacrés à l'observation des alentours, il se remit à marcher vers le village.

Joli village... mais plutôt calme.

Il continuait de monologuer à voix haute.

Je ne vois personne. C'est étrange... ce n'est pourtant pas l'heure de la messe, si ? Enfin, ce n'est pas grave, poursuivons notre route.

Le voyageur cheminait toujours, et ayant traversé Mende, il se rapprochait à nouveau de la forêt qui entourait le village.
Un cri étrange perça alors le calme qui règnait jusqu'alors. Suite à cela, un mouvement se fit dans la capuche rejetée en arrière du voyageur, provoquant l'arrêt de celui-ci.
De la capuche émergea alors comme une flèche un chat, qui fila immédiatement vers la gauche en direction de la forêt, vers l'origine du cri étrange.

Reviens ici !

Après cet appel, le voyageur demeura quelques secondes immobile, attendant l'hypothétique retour du félin.

Allons bon...

En marmonant, il dirigea ses pas à la suite du désobéissant animal.
Il arriva rapidement à l'entrée d'un chemin qui s'avançait dans la forêt.

Mystère, où es-tu ?

A son appel à haute voix, il n'y eu comme de bien entendu aucune réponse.
Haussant les épaules, le voyageur avança sur le chemin. Il arriva bientôt en vue d'une jolie chaumière. Il vit également le chat au pelage noir,roux et crème, qui était arrêté au pied du muret recouvert de verdure qui semblait faire le tour du terrain. Il appela à nouveau :

Mystère !

Le chat tourna la tête vers lui, et le regarda de ses yeux gris-verts, mais ne fit aucun autre mouvement.

Bon d'accord, j'arrive.

Dit en soupirant l'homme. Il était quasiment arrivé auprès de son chat, lorsqu'à nouveau le cri étrange retentit, de l'autre côté du muret. Fatalement, le chat, d'un bond agile, se mit en devoir d'escalader le muret pour aller voir de quoi il retournait.
Le voyageur ouvrit la bouche, comme pour crier à nouveau le nom de son compagnon félin, mais mesurant sans doute l'inutilité d'une telle action, il la referma sans avoir émit un son.
Il demeura ensuite immobile un moment. Puis, tout à coup, il leva les bras et le visage au ciel et lança sur un ton tragique :

Pourquoi moi ?!

N'obtenant aucune réponse, il laissa retomber ses bras, et se dirigea vers la porte de la chaumière, espérant que quelqu'un serait présent, afin qu'il puisse accéder au terrain où s'était enfui le félin qui ne répondait jamais au nom de Mystère.
Arrivé devant la porte, le voyageur frappa sur celle-ci, puis il attendit que quelqu'un vienne lui répondre.

Nombre de messages : 4 Date d'inscription : 14/06/2007

Mystère !

Faute d'une réponse à la porte de la chaumière, le voyageur est revenu à l'endroit d'où son chat a franchit le mur pour pénétrer dans le terrain attenant à la demeure d'Ermelina. L'appel ne provoqua pas le retour du félin, et pour toute réponse, à nouveau retentit le cri étrange qui était à l'origine de tout ses problèmes du jour.

La barbe !

Jetant un regard alentour, et comme il ne semblait toujours n'y avoir aucun témoin, le voyageur se mit à faire quelques bonds sur place, afin de tenter de distinguer ce qu'il y avait de l'autre côté de ce mur.
A la vue de son visage qui arborait un air profondément insulté, il semblait que l'entreprise n'ait apporté aucune information supplémentaire.
L'homme se mit à marmonner à voix basse.

Pourtant ce mur n'est pas si haut... C'est trop injuste, pourquoi suis-je aussi pet...

Il s'interrompit aussitôt, et se mit alors à remonter d'un pas décidé le chemin le long du muret. Arrivé au bout de ce dernier, il quitta la route pour suivre le tracé du mur afin de voir s'il n'y aurait pas un autre accès au terrain ou si le mur ne serait moins élevé plus loin.
Il s'enfonça donc dans les fourrés en appelant périodiquement le nom de son chat.
Cheminant il ne vit aucun signe de Mystère, il récupéra toutefois quelques égratignures en se mettant à la cueillettes de quelques fraises des bois que ses yeux avaient rapidement localisées.
Cueillant les fruits et appelant son chat, le voyageur poursuivit son entreprise de longer le mur.

Le monde se divise en quatre parts égales. Celle des moutons est de loin la plus peuplée, c’est là que tu trouves tous les êtres sans volonté propre, les suiveurs d’ordres, ceux qui se plaignent mais n’agissent pas. Celle des lions est la plus violente. Tu y trouveras de grands fauves, magnifiques, nobles, certes, mais impitoyables si tu pénètres sur leur territoire. Tuer ou être tué, telle est la loi implacable chez eux. Les chevaliers et les soldats appartiennent à cette famille. La part des loups est la plus cruelle : tu peux te trouver dans une meute, mais rien ne te dit que ton compagnon de chasse de tentera pas de sectionner les tendons de tes pattes arrières si ses intérêts sont en jeu. Les politiciens sont ainsi faits : on ne récolte que du fiel et de la trahison en leur compagnie, à mon sens. Enfin, la dernière part est peuplée par des renards. Les renards sont des créatures intelligentes, qui savent comment se tirer des pires situations sans égratignures. Les diplomates sont des renards. Toujours seuls, ils doivent représenter avec finesse leur comté, savoir tout en ayant l’air d’un simple passeur de poulet. Ils doivent paraître sans rien laisser paraître, la ruse est leur maître-mot. Moutons, lions, loups et renards sont indispensables à l’équilibre de ce monde. Dans cette faune, où sera ta place, petite sœur ? Quelle sera ta voie ?

Le monde des renards. Après bien des hésitations, c’était celui qu’Ermelina avait choisi, bien qu’à présent elle doutait de la pertinence de son choix. Etait-ce vraiment le bon chemin ? Etait-elle assez solide pour ne pas faillir à sa mission ? Adossée au mur de sa maison côté jardin, l’ambassadrice s’accordait enfin un moment pour souffler et laisser déferler le flot d’interrogations qu’elle tentait de juguler depuis quelques temps déjà. Les yeux clos, elle laissait le soleil la réchauffer doucement et atténuer son sentiment de faiblesse.

Les dernières journées, passées à courir de bureaux en bureaux à la chancellerie, l’avaient épuisée au point de générer une foule de questions en elle et de la faire repenser à cette conversation qu’elle avait eu avec Leandro plus de dix ans auparavant dans la taverne d’Armand, à Paris. N’était-elle pas plutôt faite pour bêler dans le troupeau des moutons ? Ermi en était là de ses interrogations lorsqu’un bruit de branches cassées attira son attention.

Cela vient de la gauche, constata-t-elle. Trop furtif pour être Canaille… Sans doute un écureuil ou quelque chose dans ce goût, conclut-elle, sans se donner la peine d’ouvrir les yeux.

Un nouveau bruit de passage, provenant d’un buisson plus proche, titilla suffisamment la curiosité de la jeune femme pour l’inciter à chercher la cause de ce raffut. S’il s’agissait d’une bête blessée, peut-être pourrait-elle lui être d’un quelconque secours.

Mystère !

Le cri provenait de la route. Machinalement, Ermelina délaissa le buisson et tourna la tête pour voir qui pouvait avoir l’idée saugrenue de venir faire pareil boucan devant sa maison. Une chose flamboyante passa un instant au dessus des arbustes plantés le long du muret qui ceignait son lopin de terre.

Là, ma pauvre fille, il est grand temps d’aller te reposer, et un peu plus que deux minutes. A moins que ce ne soit le soleil qui…

La jeune femme n’eut pas le temps d’aller plus loin dans l’établissement d’un diagnostic de son état de santé : la chose rouge venait de refaire son apparition. Fixant le point avec plus d’attention, elle put assister une troisième fois au passage de ce qui devait être, tout bien considéré, une tignasse pour le moins hirsute. Passant une main lasse sur ses yeux, elle regretta l’espace d’un instant de ne pas avoir sa bûche à portée de main pour accueillir comme il se devait le pois sauteur. Assurément, il ne s’agissait pas d’un Mendois. Aucun n’avait une telle chevelure. Après un moment d’hésitation, Ermi se décida à aller voir ce que ce voyageur pouvant bien vouloir. Sortant de chez elle, elle se dirigea vers l’endroit où « Pois Sauteur » était sensé se trouver. Mais comme de juste, ce dernier ne l’avait pas attendu.

Mystère !

Le cri venait d’un peu plus loin, sur le sentier. La jeune femme pressa le pas : elle avait hâte de savoir ce que ce crétin pouvait avoir à brailler « mystère » comme ça.

Mystère… Et pourquoi pas énigme, tant qu’on y est… Un rien agacée, Ermi vit enfin « Pois Sauteur » au moment où celui-ci s’engageait dans les fourrés. Croisant les bras sur sa poitrine, elle l’observa. Il n’avait rien d’un grand guerrier, c’était toujours ça de prit. Pour une fois, constata-t-elle non sans une certaine satisfaction, elle pourrait regarder son interlocuteur de haut. Un sourire un rien sadique se dessina sur son visage alors qu’elle s’adressa au voyageur suffisamment fort, espérait-elle, pour le faire sursauter.

Eh bien, messire le Petit Pois Sauteur, en voilà des façons ! Alors comme ça, on s’apprête à rentrer chez moi en douce ? Et peut-on savoir ce que vous avez à casser mes pauvres oreilles de si bon matin avec vos mystères ?

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Son attention focalisée sur les délicieuses fraises des bois présentes devant lui, le voyageur ne faisait plus trop attention à ce qui se passait autour de lui.
C'est alors qu'il était occupé à cueillir d'une main quelques nouveaux fruits et de l'autre porter à sa bouche quelques fraises cueillies auparavant, le tout penché en avant de façon plutôt instable, que s'éleva avec force une voix féminine.

Toute l'organisation se détraqua alors...
La main cueilleuse laissa échapper son délicieux butin, les fraises en cours de dégustation semblèrent prendre vie et se précipitèrent direction les poumons au lieu de l'estomac, et le jeune homme perdit également l'équilibre à la suite du sursaut provoqué par cette peu délicate interpellation et il se retrouva étalé de manière fort peu protocolaire dans les fourrés.
Il se mit alors à tousser comme un perdu... c'est que les fraises ne sont pas très bonnes pour la santé des poumons voyez-vous.
Continuant de tousser comme un catarrheux, le voyageur entreprit de se relever. En cours de manoeuvre, sa toux se calmant un peu, il commença à tempêter

Non mais ça va pas de faire peur aux gens comme ça... Vous voulez ma mort ou quoi... Ca devrait pas être permis de surprendre les gens ainsi, j'aurais pu me faire mal...

Le voyageur était donc particulièrement remonté... que la voix qui l'avait interpelé ait été féminine et qu'il y ait donc des chances qu'elle appartienne à la propriétaire des lieux dont il espérait obtenir le concours dans la récupération de son chat, était devenu le cadet de ses soucis, tout comme le contenu de ses paroles, même s'il conservait la vague impression d'avoir ouï le mot petit.
Enfin redressé, le jeune homme, tout en se retournant vivement pour voir qui avait parlé, inspira profondément et ouvrit la bouche, prêt à reprendre sa diatribe, mais aucun son ne franchit ses lèvres dès qu'il aperçut la jeune femme.
Quelques instants passèrent, puis un sourire illuminant son visage, le voyageur répondit

Bien le bonjour, belle demoiselle.

Puis avec un sourire encore plus éclatant, et comme si de rien n'était, il poursuivit

Vous pouvez répéter la question ?